samedi, 13 février, 2021
C’est la Saint Valentin : les cavaliers ont aussi le droit de célébrer le lien affectif qui existe entre eux et leurs équidés. Seaver vous propose de réfléchir à la relation que vous entretenez avec votre cheval et vous donne des exercices pour travailler sur son renforcement. En fin d’article, c’est l’interview de Philippe Richard, enseignant et spécialiste de l’équitation éthologique que vous retrouverez, pour ainsi mieux appréhender cette notion de lien entre le cavalier et le cheval.
Depuis la préhistoire, l’Homme et les chevaux interagissent. Lorsqu’il a découvert la potentialité du cheval, une véritable interdépendance avec ce dernier s’est créée. Il a permis à l’Homme de :
Il a pendant des siècles amélioré le confort de nos sociétés et participé à son développement.
Désormais, ce superbe animal est destiné au sport et au loisir. Ce changement de perception s’accompagne de nouvelles notions clés : le bien-être, la santé, l’amour du cheval ou encore la performance. Seaver a répondu à ces besoins en créant ses outils de suivi pour la santé et la performance du cheval.
Le cheval est devenu l’ami des cavaliers, le miroir de qui nous sommes et un compagnon à qui on ne peut pas mentir. Le terme de “couple” décrit parfaitement cette relation de partage, d’affection et de confiance établie au sein de ce duo.
Former un couple avec votre cheval signifie qu’une connexion est observable entre vous, aussi bien à pieds qu’à cheval. Cela suggère qu’il existe une complicité, un plaisir partagé d’être ensemble et que vous avez vos propres habitudes.
Si l’on parle de connexion ou couple, 3 notions clés sont fondamentales :
Au-delà de décrire l’harmonie d’un duo, cette expression suggère aussi une contribution à part égale, un partage mutuel. Il est donc important d’appréhender le cheval comme ce qu’il est et de ne pas négliger sa contribution à votre couple.
Un cheval est un être vivant. Il a des besoins propres, des instincts plus ou moins forts, des humeurs différentes et une personnalité unique. Certains chevaux sont plus sensibles ou ressentent plus le besoin d’affection et d’amitié que d’autres. Appréhendez-le comme un être qui n’est pas fondamentalement mauvais, ne le punissez pas injustement. Cependant, assurez-vous qu’il vous respecte. Respectez le cheval en l’acceptant pour ce qu’il est avec ses défauts, ses qualités et ses besoins. Votre équitation n’en sera que meilleure.
Voici nos conseils pour améliorer ou entretenir une relation d’affection et de confiance avec votre cheval.
À pied
À cheval
Comme chaque personne, chaque cheval a une personnalité différente. Certains vont être très proches de l’Homme, curieux, « câlins », alors que d’autres chevaux le seront moins. Cela n’est qu’une question de personnalité.
Un cheval réclamant peu de caresses peut vous aimer tout autant qu’un cheval « pot de colle ». Il utilisera un langage différent pour vous montrer son affection et son respect.
Chez le cheval, la communication passe en grande majorité par le langage corporel. Au lieu d’être en attente de signes d’affection « humains », prenez le temps d’observer son comportement envers vous. Cette fois, en langage cheval.
Le cheval est un animal grégaire. C’est-à-dire qu’il vit naturellement en groupe. Un cheval a naturellement besoin de liens et d’échanges sociaux avec ses congénères.
Dans le milieu naturel, ou même en pâture, les chevaux entre eux établissent avant tout une relation de dominance.
Selon leur âge et personnalité, chacun d’entre eux aura un rôle bien défini dans le groupe. Il est assez facile de déterminer chacun de ces « statuts sociaux » chez les chevaux en observant leurs comportements avec leurs congénères.
Lors de vos observations, vous pourrez remarquer que des gestes d’affection de type « gratouilles » existe en troupeau aussi. Mais un lien entre les chevaux doit d’abord être créé, un lien de confiance qui doit aussi se créer avec l’être humain.
À force de passer du temps avec votre cheval, vous apprendrez à vivre ensemble. Selon l’ICFE, “le cheval peut reconnaître les êtres humains qu’il connait, autant visuellement (même sur des photos) qu’au son de leur voix.”
En effet, les chevaux ont une bonne mémoire et ne se comporteront pas de la même manière avec tous les cavaliers qu’ils rencontrent. Le plus grand signe d’affection que peut vous donner un cheval est sa confiance.
Vous le remarquerez à son attitude détendue et calme. Le cheval exprimera son bien-être, ce sentiment de sécurité, en vous suivant en liberté, tête basse et les oreilles relâchées.
Philippe Richard est un enseignant d’équitation classique, un cavalier de concours (cso, complet, attelage) qui appuie aujourd’hui ses enseignements sur des notions d’éthologie.
Après avoir appris l’équitation classique, l’obtention de son monitorat et de son instructorat, Philippe Richard devient Champion de France des enseignants en 2006.
En tant que cavalier de concours, il s’est beaucoup concentré sur la recherche de performance, comme tout athlète, mais parfois jusqu’à en oublier le fondement même d’une bonne relation entre un cavalier et son cheval. La relation avec ses chevaux s’éloignait de plus en plus de celle à laquelle il aspirait au départ, mise de côté par une grande exigence autant envers lui-même qu’envers ses chevaux.
Cela l’a amené à ne plus se reconnaitre dans son métier et en sa qualité d’homme de cheval. À partir de ce moment-là, il a voulu changer son équitation et voir les choses différemment en se rapprochant et se formant à l’éthologie, auprès notamment de Andy Booth.
Alors imprégné des savoirs basés sur le Horsemanship, son rapport à la compétition et à l’enseignement a totalement changé. Aujourd’hui, ses priorités sont l’intégrité physique mentale et émotionnelle du cheval.
Les fondements d’une bonne relation, c’est un juste équilibre entre le respect et la confiance qu’il y a entre le cavalier et son cheval, mais aussi la réciprocité de cet équilibre.
D’abord, le cavalier doit être capable de faire confiance à son cheval et le cheval doit pouvoir avoir confiance en son cavalier.
Le second point c’est le respect. Moi, en tant que cavalier je dois respecter mon cheval d’un point de vue physique, mental et émotionnel. En retour, le cheval doit respecter ce que je suis, ce qui implique de respecter mon espace personnel dans un premier temps et aussi les consignes que je vais lui demander, en tant que partenaire.
À mon sens, avec un cheval, on peut avoir une relation de partenaire ou une relation « d’esclave ». On parle de bonne relation lorsque l’on se considère réciproquement partenaire avec le cheval, d’égal à égal. Moi en tant qu’humain, je dois prendre en compte ses besoins ou ses peurs. Lui, doit respecter mon intégrité physique, ne pas me bousculer, taper ou mordre par exemple.
Autrement, si le cheval a peur de moi, il n’y a pas non plus de bonne relation. La base d’une bonne relation est la balance entre le respect et la confiance. Un excès de confiance de la part du cheval peut l’amener à devenir irrespectueux. Il faut trouver le parfait équilibre entre ces deux notions.
Bien sûr, c’est pareil, en reprenant les mêmes fondements, s’il y a un excès de respect ou de confiance du cheval par exemple. Comme nous l’avons dit, en cas d’excès de confiance du cheval, cela peut générer un manque de respect et à l’inverse, un excès de respect peut amener un cheval à rester tellement en retrait qu’il peut me craindre ou me fuir.
Du point de vue du cavalier, il peut générer trop d’énergie ou au contraire pas assez d’énergie. S’il en dégage trop il va induire un respect excessif. A l’inverse, si le cavalier se place lui-même en retrait, ou n’ose pas, le cheval va progressivement prendre un excès de confiance. Il y aura donc incompatibilité. Il faudra alors rééquilibrer cela.
De mon point de vue, cette incompatibilité n’est pas irréversible, dans le sens où si le cavalier travaille sur lui-même, il pourra changer les choses. Le cavalier doit s’adapter au cheval. C’est le fondement même de l’équitation. Je choisi d’être un cavalier, je choisi d’entrer en communication avec le cheval, c’est à moi d’apprendre à ajuster mon comportement et de chercher ce qui ne va pas et de changer les choses.
Concrètement dans ce cas, le mieux est de commencer par établir une connexion saine par le travail en liberté dans un rond de longe. C’est ce qui permet le mieux au cheval d’exprimer ce qu’il a à exprimer (peur, crainte, irrespect) par la fuite par exemple.
Ainsi, moi je ne vais pas empêcher ça, mais je vais chercher à contrôler ça. Le cheval qui ne cherche pas à avoir une connexion, qui aura le regard vers l’extérieur du rond et pas dans ma direction, m’indique à ce moment-là qu’il ne veut pas entrer en communication avec moi qui suis au milieu du rond. Je vais chercher son attention, sa confiance et son respect en lui demandant du mouvement.
Petit à petit, le cheval entre en communication avec moi. Quand j’arrive à faire en sorte que le cheval tourne son oreille intérieure dans ma direction, c’est un premier pas. Je demande au cheval de tourner dans le rond, et au moment où le cheval manifeste le moindre intérêt à mon égard, je relâche la pression en m’éloignant, en reculant mes pieds et en prenant une posture d’énergie basse qui va apporter du confort au cheval.
Ainsi, je me retrouverai presque face au cheval étant proche de la piste, et il aura deux possibilités. S’il s’arrête, me fait face et me regarde, c’est la bonne réponse. Si non, il est susceptible de fuir, faire demi-tour et changer de main et dans ce cas-là on remet le cheval en mouvement. C’est comme cela qu’on établit une relation. Au fil du temps, le cheval laissera l’humain l’approcher, l’équiper et l’entrainer.
Le fait de mettre le cheval en mouvement, « prendre le contrôle de ses pieds » induit pour le cheval un comportement de leader, comme il pourrait rencontrer avec d’autres chevaux.
Dans un troupeau, il y a toujours un leader, qui par sa présence va éloigner les autres ou même lancer la fuite du troupeau en cas de danger. Tout en conservant l’équilibre entre respect et de confiance, il faut lors de la connexion avec son cheval prendre la place de leader. Le fait de prendre le contrôle de ses pieds, comme un cheval dominant ferait en milieu naturel, me permettra de guider le cheval sans le contraindre.
Si on veut une bonne relation avec le cheval on doit être le leader, autant à pied que monté, pour pouvoir le guider dans un parcours d’obstacle ou dans une reprise de dressage par exemple, mais aussi pour que le cheval se sente rassuré et en sécurité.
La sécurité est un point très important pour le bien-être du cheval. En effet, tout en sachant que nous ne sommes pas un cheval, il sera rassuré de retrouver la hiérarchie qu’il peut trouver dans son environnement naturel là ou tout troupeau a besoin d’un leader, pour prévenir le groupe d’un danger par exemple, ou apporter du confort.
Attention, le fait qu’il y ait un leader n’implique pas qu’il y ait un maître et un esclave. Un leader c’est simplement un individu qui propose, si le cheval est en bonne condition physique mentale et émotionnelle, de faire un exercice tout en respectant son intégrité.
Je ne sais pas si on peut parler d’amour au sens ou nous l’entendons en tant qu’humain. Je pense qu’ils n’ont pas la même notion que nous concernant les émotions même s’ils en ont.
En revanche, je suis convaincu que certains chevaux aiment être avec d’autres chevaux et ont des affinités plus fortes avec certains membres du groupe. Si un « copain » quitte le pré puis revient, un cheval peut par son attitude ou par la voix exprimer la joie de retrouver son compagnon cheval.
Il m’est arrivé de voir certains chevaux avoir ce même comportement envers un humain dans le cadre d’une relation solide vraiment basée sur la confiance et le respect. Donc oui, on peut créer une vraie relation complice entre le cavalier et son cheval.
Pour mieux comprendre la relation que nous avons avec nos chevaux, le mieux est de les observer se comporter avec d’autres congénères, qu’ils apprécient ou non, et comparer le comportement que le cheval a envers eux et le comportement qu’il a envers nous.
En effet, certains chevaux, comme les humains d’ailleurs, sont plus expressifs ou extravertis que d’autres. Ils ne montreront pas tous leurs sentiments et leurs émotions de ma même manière.
Le meilleur conseil que je puisse donner à un cavalier est : posez-vous des questions, prenez le temps de chercher d’où provient le déséquilibre s’il y en a un et comment vous pouvez changer votre comportement pour arriver à une parfaite balance entre confiance et respect, qui sont vraiment les piliers d’une bonne relation entre cheval et cavalier. Une réelle connexion requiert une grande humilité venant du cavalier.
Merci à Philippe Richard de nous avoir accordé cette interview pleine d’apprentissages sur cette connexion cavalier-cheval si précieuse. Si vous souhaitez être aidé dans sa construction, sachez qu’il se déplace dans toute la France pour donner des stages.
Pour consulter son site internet et retrouver plus d’infos : cliquez ici.
Pour le contacter : equicompetition86@gmail.com / 06 16 54 02 25
Nous le savons tous, le cheval est un être craintif. Pour eux, tous les éléments extérieurs à leur environnement peuvent être une menace et leur première réponse : la fuite.
L’objectif de cet exercice est d’abord d’affirmer la relation de confiance que vous partagez avec votre cheval. Le travail à pied est une bonne manière de varier les séances et donc de veiller au moral de votre monture. Aussi, il ne faut pas oublier que l’éducation du cheval n’est jamais terminée. Ainsi, pour veiller à votre sécurité et celle du cheval, il est important de lui faire comprendre que les équipements avec lesquels vous travaillez ou les parapluies et autres sacs plastiques, ne sont pas une menace pour lui.
Ce jeu peut être pratiqué à plusieurs niveaux :
Dans cette première étape, on cherche à vérifier que votre compagnon se laisse manipuler sans crainte et sans agressivité. Simplement équipé d’un licol et d’une longe, caressez votre cheval. Commencez par des zones confortables puis cherchez à passer votre main dans ses oreilles, chatouillez son garrot, son ventre et tentez de soulever la queue. Toutes ces étapes sont à franchir tranquillement. Il ne faut pas que votre cheval cherche à fuir ou se défendre.
Conseil : n’insistez-pas si votre cheval vous laisse toucher ses oreilles par exemple, même quelques secondes : enlevez votre main pour ne pas le brusquer. Progressivement, il vous laissera le gratouiller plus longtemps. Et surtout, on n’oublie pas la récompense.
Commencez par le toucher gentiment avec le matériel au niveau de son épaule et progressivement baladez-vous sur son dos, ses membres, sous le ventre pour finir aux oreilles. Ici, il s’agit de différencier l’objet de l’ordre. Votre cheval doit rester calme et détendu, ne pas s’effrayer ou devenir agressif. Une fois la méthode acquise avec du matériel connu, répétez l’expérience avec un parapluie ouvert par exemple, ou un sac poubelle.
On s’explique : le cheval vous laisse maintenant le manipuler et gratouiller partout sans crainte. C’est très bien ! Maintenant, à pied ou à cheval, nous pouvons être amené à réagir vite et faire des gestes brusques, ça arrive. C’est pour cela qu’il faut habituer votre cheval et lui faire comprendre que vous aussi, vous êtes un être vivant. L’objectif ici est de sauter à côté de votre cheval, faire des grands gestes avec les bras ou vos jambes à coté de votre cheval sans qu’il s’en inquiète.
Commencez par simplement, à coté de lui, lever le bras en l’air et le redescendre. Votre cheval doit rester calme, ne pas fuir ou lever brusquement la tête. Une fois cette étape acquise, vous pouvez balancer le bras à coté de lui, puis au-dessus de son encolure ou sous son ventre. On cherche l’immobilité dans le mouvement. Une fois ces étapes acquises, vous pouvez imaginer plusieurs situations et varier les exercices !
Cet ultime niveau ressemble beaucoup au niveau 3. Ici, on ne vous invite pas à agiter vos mains mais du matériel, comme un parapluie. On reprend le matériel utilisé en étape 2 et on monte d’un cran. Le contact du parapluie est accepté. Maintenant, on cherche du calme et un cheval détendu lorsque le parapluie s’ouvre à coté de lui (on évite les parapluies qui s’ouvrent très brusquement, on commence en douceur). Vous pouvez varier l’exercice. Faîtes flotter en drapeau un sac plastique au dessus de lui, ou agitez votre téléphone avec de la musique par exemple.
Conseil : le but n’est pas de piéger ou de surprendre le cheval. On prend soin de le prévenir du mouvement, on capte son attention pendant l’exercice.
Nous espérons que cet article vous a plu.
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À bientôt sur le blog Seaver.